NOTE DE PLACODE LENGA SUR LA JUSTICE DU CONGO
Transcription
sur une note d’information
Signée de Mr PLACIDE LENGA, alors
Substitut général du procureur général
Au motif de l’intrusion du politique dans la
justice
Au CONGO BRAZZAVILLE
( 19 février 1968)
A toutes fins utiles
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Cour d’appel
du CONGO
Parquet général
Le pouvoir
politique a pu exprimer quelques
inquiétudes à la suite de certains
faits attribués à tort ou à raison à une carence du service judiciaire. Ainsi,
on a pu parler d’une paralysie de l’action administrative par le fait du judiciaire, de la lenteur de
la justice dans la conduite ou
l’aboutissement des procès, des libertés
provisoires qui auraient été
accordées sans être suivies rapidement de décisions définitives, enfin
des injustices jugées aussi flagrantes , qui auraient été commises par le service chargé d’administrer la justice.
S’agit-il d’une paralysie de l’action administrative par le fait du judiciaire ou au
contraire d’une lenteur dans le réglement des procédures ?
Y ‘aurait-il
une carence de la phase de la
prospection préliminaire c'est-à-dire
qui a lieu à la gendarmerie ou à la police ? ou au niveau de l’information via le juge
d’instruction ?
Quelques
affaires dites NSIKA NOBERT et LOUFOUA
DESIRE , illustrent bien ce malaise
de la justice de notre pays, malaise qui appelle à une solution
subséquente :
La justice est un grand service public qui fait partie intégrante des rouages indispensables de notre pays. Le pouvoir politique doit
adopter à son égard une conception cohérente
qui tienne compte de l’état de
notre DROIT, tel qu’il est . Il ne faut
jamais perdre de vue que, les lois applicables
sont celles qui existent et non celles
qui sont dans l’IMAGINATION DES GENS. Aussi, le pouvoir politique
devrait s’INTERDIRE de PASSIONNER les affaires judiciaires ; il ne faut
pas confondre un délit constitué avec la rumeur publique…etc .
Fait à Brazzaville, le 19 février 1968.
Par ADDCF
Association
de défense des droits des Congolais en France
Présidence
REF/ DAM ( Direction des Affaires
Africaines e Malgaches du quai d’orsay, Ministère des affaires étrangères
France
No 323 QONT/ 13
NB/
Comparaison n’est pas raison, dirons nous, mais à ce jour, président de la
haute juridiction du pays, nous l’interrogeons
par les présentes écritures sur le déroulement des prospections
préliminaires au CONGO ; de la difficulté de renvoyer un prévenu des fins
de poursuites ; de la peine pour le procureur de la République de s’auto
récuser , aux fins de mieux se pourvoir et pour en aviser après, faute de
preuve ou de défaut de base légale ; de la difficulté pour le ministère
public, de prendre des réquisitions de non informer, faute de démonstration
juridique…etc .
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