LETTRE DE HENRY LOPEZ A MARIEN NGOUABI
A
l’attention du Président MARIEN NGOUABI
Suite aux contradictions contradictoires de l’époque
( 1972)
TRANSCRIPTION
-------
Camarade
Président,
Dans la
déclaration que j’ai eu à faire à la commission politique que vous avez nommé , pour voir plus
claire dans la situation actuelle, j’ai
été conduit à dire que la responsabilité
de la situation actuelle est collective. J’ai ajouté que vous portez une part importante de cette responsabilité . Mais, j’ai
trouvé plus honnête de vous livrer confidentiellement les griefs que je vous fais,
libre à vous de les transmettre ,
partiellement ou pas à la commission.
Il est inévitable que, à des bavures près, le CONGO, le CNR
puis le PCT, ont bénéficié de plus de
démocratie et de meilleures méthodes de
travail depuis 1968, par rapport à la période
du MNR et, pour qui a participé à la prise des décisions dans ce pays, il serait
malhonnête de ne pas reconnaitre que le chef de l’ETAT a joué lui même , un rôle primordial dans le triomphe de cette tendance. Mais ces mérites
ne doivent pas nous conduire à la
flagornerie opportuniste et, je ne reconnais pas en vous, les dons
nécessaires à la direction et à la gestion des périodes calmes…..etc.
Je veux que
vous sachiez , dans votre propre intérêt, dans celui du CONGO et celui de notre
parti, que votre manière de traiter les hommes dans le travail, éveille en eux , une douloureuse préoccupation , je dirais volontiers une véritable anxiété . Il ya des sujets pour lesquels, vous ne tolérer aucune
contradiction , aucun échec ; ce
sont d’ailleurs de façon générale, ceux sur lesquels, votre position est le plus exclusivement affective.
Dans votre
entourage, force est de reconnaitre que les moins bons n’abondent que dans
votre sens ; que les pires se font une politique de vous encenser ;
que les meilleurs cessent de se prêter volontiers à votre entretien…etc.
Au moment des jours de tempête, certains de
vos collaborateurs porteront peut être seuls, la responsabilité d’un
échec ; ils en viennent à manquer d’assurance et n’agissent pas avant de
s’être entourés de multiples précautions.
Ainsi,
trainent les décisions qui requièrent
urgence ; ainsi, les plus dynamiques glissent-ils vers l’excessive prudence et la crainte à se
livrer …etc. Il est aussi à savoir
que « lorsqu’un professeur se
plaint trop de ses élèves, il ya tout lieu de parier que c’est un mauvais
maître ».
Les
conclusions de tout cela sont dans ma déclaration à la commission politique de
notre parti.
Par la présente, j’ai , par honnêteté
, voulu vous dire à vous-même, ce que je pensais de vous.
Je vous prie
de croire Camarade Président, à l’expression de mes sentiments révolutionnaires
et de profond respect.
HENRI LOPEZ
Par ADDCF
Association pour la défense des
droits des congolais en France
Présidence
Source : DAM/ Direction des
affaires africaines et malgaches du quai d’orsay, ministère des affaires
étrangères France
REF/ QONT 323 53.
NB/ « Si en politique, le choix
est rarement fait entre le bien et le mal ; il est plus facile entre le
pire et le moindre mal » disait MACHIAVEL
et , c’est ce qu’avait compris à l’époque ( ab imo pectore c'est-à-dire du fond du cœur) l’auteur des
présentes écritures et, c’est ce qu’il
devrait comprendre davantage dans les
contradictions actuelles au CONGO BRAZZAVILLE, à travers un dévolu (
choix) claire mais surtout motivé, aux
fins de la postérité et l’ambassadeur LOPEZ le sait bien car, le monde est
changeant avec pleins de contradictions, mais il a sa logique.
Commentaires
Enregistrer un commentaire